Au revoir et à bientôt à Adrien CHAREAU, qui finit sa mission de service civique dans le réseau

Au revoir et à bientôt à Adrien CHAREAU, qui finit sa mission de service civique dans le réseau

Novembre 2021 : j’arrive au bout de mon service civique. Après six mois, deux séjours de randonnées en groupe et tant d’autres à la rencontre des accueils paysans.

Cette mission m’a donné l’occasion d’apporter un soutien aux randos paysannes dans plusieurs départements, en allant d’abord sur le terrain pour rencontrer les adhérents et rassembler des informations. Il s’agissait ensuite de définir un modèle de livret pour valoriser ces initiatives, d’encourager la découverte de territoires ruraux au rythme de la marche (et pourquoi pas aussi en vélo, avec des animaux.. ). En d’autres termes, devenir un “défricheur de randonnées”  ! Pour que cette expérience puisse alimenter différentes initiatives sur les territoires, la rédaction d’autres documents était aussi de mise, notamment avec  un guide “ Créer sa rando paysanne”. Deux premiers livrets destinés au grand public (Avant-Pays savoyard et Jura) sont prêts à être mis en page et seront diffusés sur la nouvelle version du site internet.

Les randos paysannes ont certainement un avenir, ne serait-ce déjà que pour le plaisir de franchir les kilomètres a son rythme, de ressentir à quel point “ Les beautés de la nature délassent les voyageurs de leurs fatigue” comme le disait l’alpiniste Marc-Théodore Bourrit. On y apprend à la fois la géographie, l’histoire, la faune et la flore, sans même ouvrir un manuel !

Il s’agit aussi d’une véritable ouverture sur un monde paysan dont le maintien, espérons même l’élargissement, est vital. On peut grâce aux randos paysannes rencontrer directement celles et ceux qui agissent dans cette perspective. Non, les campagnes ne sont pas des déserts livrés à l’agro-industrie, et pas à un seul moment je n’y ai rencontré l’ennui. Les fermes qui pratiquent l’Agriculture Paysanne sont, je le pense, des lueurs d’espoirs dont les produits savoureux méritent plus de place dans notre alimentation, en plus d’être des portes d’entrée sur leurs territoires.J’ai pu ressentir lors des rencontres avec les accueillants un appel puissant : celui du retour à la terre, à une vie conviviale plus proche de la nature. Ce qui m’a ravi fut de croiser dans les fermes d’autres jeunes partageant de telles inspirations, qu’ils soient volontaires ou en formation. Dans le réseau on parle d’ailleurs du métier de Paysan-Accueillant-Aménageur : il correspond bien à la capacité d’adaptation des paysannes et paysans que j’ai pu rencontrer, dès le début du service civique. Dans le Jura, je me souviens d’une participante d’Ile de France qui sur un coups de tête avait rejoint le séjour. Le premier jour elle devait trouver le coin un peu rustique, mais peu à peu elle fut impressionnée par les efforts des adhérents : 

 “ – Vous vous occupez des chambres, du camping, des champs de votre fils, du réseau accueil paysan, et en plus vous trouvez du temps pour lire ?                                                                                                                            – Ben oui, et même pour relire.”

Il faut dire que moi aussi j’étais impressionné, sans non plus vouloir ériger en idéal l’épuisement : une telle agriculture a sans doute besoin de plus de bras. Le dire ne suffit pas, alors je cherche à saisir la moindre occasion d’être plus débrouillard. Au cours des voyages, je demande si je peux donner un coups de main : que ce soit par rapport aux arbres fruitiers de Savoie, aux cultures maraîchères en Vendée ou encore plus près de Grenoble, aux vignes du Trièves décrites par Giono. Sans oublier les répercussions sur mon quotidien : le bout de jardin avant d’aller au bureau, les piles de livres sur l’autosuffisance, le défi de rejoindre la mer avec un vieux vélo réparé, et plus récemment le scoutisme. Comme si tout cela m’était tombé dessus, comme s’il fallait combler l’abîme de mon ignorance : tel est l’élan qui me pousse. Sans cesse il faut faire mieux, j’en suis certain. Je commence déjà à chercher un poste qui relie mes expériences d’animateur à cette quête d’autonomie. C’est peut-être à moi de l’inventer… S’installer sur un territoire est un véritable choix de vie qui demande quand même de se former : aussi je pourrais très bien partir « n’importe où » tant que j’arrive à retrouver la liberté que procure l’itinérance, la rencontre, l’acquisition de savoir-faire.

Certes j’arrive au bout de mon service civique, mais pas d’un tel chemin où j’ai chaque jour à apprendre !

En espérant que le foisonnement des projets de randos paysannes se prolonge, je continuerai de suivre leurs actualités avec les Amis d’Accueil Paysan. N’hésitez pas à me proposer une destination ! 

A propos de l'auteur

Diane Responsable communication FNAP

J’ai rejoint l’équipe de la FNAP en janvier 2019. Je travaille au développement de la stratégie permettant au réseau d’atteindre ses objectifs de visibilité, et de circulation de l’information en interne. Je mets aussi en place, autant que possible, des actions pour accompagner les associations locales et les adhérent·es dans leur communication. Mon lien avec le milieu paysan a été grandement tissé et nourri par mon grand-père paternel, qui était paysan dans le Jura, et qui s'est beaucoup investi dans la défense et la construction des cahiers des charges de l'AOC du Comté. En plus de ma passion évidente pour le (bon) fromage, j'aime les arts créatifs et visuels, que ce soit le cinéma, la couture, le bricolage ou la cuisine.

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