La France en passe d’abandonner sa filière bio : le témoignage de François, adhérent dans le Nord

La France en passe d’abandonner sa filière bio : le témoignage de François, adhérent dans le Nord

Alors que la filière Bio française traverse de fortes difficultés liées au contexte économique et social, le gouvernement, malgré ses objectifs d’augmentation des surfaces bio, ne répond pas à la demande de soutien de la filière. Vous trouverez ci-dessous un communiqué de presse transmis par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), que vous pouvez consulter et relayer dans vos réseaux et autour de vous.

Le témoignage de François BONAMY, adhérent Accueil Paysan dans le Nord

François BONAMY est agriculteur biologique, élevant une cinquantaine de vaches laitières à la Ferme aux Charmes, à Solre-le-Château dans le Nord. La ferme a été convertie en bio à Biolait en 98, et François s’est installé à la suite de son père en 2008. Il nous livre son témoignage, notamment dans la cadre de son adhésion à Biolait :

Portrait de François et Sandrine

Etre herbagers bio à Biolait aujourd’hui, on peut dire que l’on va le plus loin en matière de beaucoup de choses (solidarité, mutualisme, développement de la bio sur tous les territoires, respect et soutien aux plus petits producteurs, démarche qualité Biolait qui va plus loin que le cahier des charges bio, accès pour tous au lait bio (transfo, distri, et conso ) etc etc …) avec bien sur des erreurs et dysfonctionnements, nous ne sommes pas les plus beaux les plus forts.

Par contre:

  • Le fait d’être herbager et en bio depuis longtemps amène de faibles droits à paiement de base (DPB), du coup, le levier est faible pour débloquer du financement via le Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE).
  • L’ancienneté de l’herbager induit également un bon bilan carbone, ne permettant pas l’accès aux crédits carbones.
  • Ajouté à cela le fait que Biolait, même si les valeurs sont fortes et que je les défends, a des prix certes transparents mais les plus faibles actuellement, de toutes filières confondues.

Cela dit, restons motivés, on a un beau métier.

Les vaches laitières de François sont aux prés du mois d’avril au mois de novembre

Voila le contexte, j’ai travaillé mes relations pour être intégré aux réunions agricoles en sous préfecture au nom de la confédération paysanne. Nous seront 2 agriculteurs de Solre maintenant ! Je les ai invités à venir échanger sur la ferme également, j’espère avoir un retour positif.

Côté région, j’ai reçu l’info suivante : une aide suite à la sècheresse 2022 est à l’étude, qui irait plus loin que l’aide à l’achat de fourrage : certains ont fait le choix de réduire leur production et leur cheptel ou de faire avec leur report de stock 2021, donc sans achat de fourrage mais bien avec une perte.

De mon côté, j’ai également sollicité un rendez vous, pourquoi pas sur la ferme, auprès de MS Lesnes, notre Vice Présidente, et ses collaborateurs afin qu’ils puissent avoir les infos du moment en direct sur ce sujet et spécifiquement sur Biolait.

De notre côté, nous souhaitons et nous engageons une réflexion collective (producteurs biolait 59/02) pour trouver des solutions à court terme. (on reste à biolait? on va voir ailleurs? on retourne en conventionnel? )

Nous souhaitons être plus au clair pour notre prochaine AG les 7 et 8 avril au Futuroscope (500 à 700 producteurs présents).

J’ai alerté le Parc et la commission lait de Bio en Haut de France afin que nous puissions ensemble réfléchir sur ces solutions à court terme pour que nous puissions envisager plus sereinement la suite.

Pour chacun de nous sur nos fermes, les leviers pour faire des économies sont maintenant déjà très faibles : pour moi, c’est rupture conventionnelle avec Sandrine, ma femme. Pour d’autres, ventes de matériels ou prêts trésoreries avec des taux qui rebondissent, etc…

Et on en arrive à faire des économies de bout de chandelle à droite, à gauche…

Si vous avez des idées, des pistes de réflexion, n’hésitez pas.

Je reste, nous restons à votre disposition pour échanger, de vive voix sur la ferme peut aussi s’envisager!

Merci d’avance pour l’attention que vous porterez à cette situation.

Vous pouvez réagir au témoignage de François en commentaires ci-dessous ou bien le contacter en consultant sa fiche Accueil Paysan.

A propos de l'auteur

Diane Responsable communication FNAP

J’ai rejoint l’équipe de la FNAP en janvier 2019. Je travaille au développement de la stratégie permettant au réseau d’atteindre ses objectifs de visibilité, et de circulation de l’information en interne. Je mets aussi en place, autant que possible, des actions pour accompagner les associations locales et les adhérent·es dans leur communication. Mon lien avec le milieu paysan a été grandement tissé et nourri par mon grand-père paternel, qui était paysan dans le Jura, et qui s'est beaucoup investi dans la défense et la construction des cahiers des charges de l'AOC du Comté. En plus de ma passion évidente pour le (bon) fromage, j'aime les arts créatifs et visuels, que ce soit le cinéma, la couture, le bricolage ou la cuisine.

1 commentaire

  1. pourcel

    Merci Sandrine et François,
    pour votre témoignage, si vous avez besoin ou envie de faire une coupure venez faire un tour dans le lot, notre réseau est là, nos campagnes sont solidaires.
    Bon courage. Amitié paysanne Dominique Pourcel

    Réponse

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