Face aux bouleversements environnementaux et sociaux, quel avenir pour le tourisme rural et l’agritourisme ?

Face aux bouleversements environnementaux et sociaux, quel avenir pour le tourisme rural et l’agritourisme ?

Vendredi 18 novembre 2022 à Mèze (34), venez participer à une journée de réflexion et de débat à l’occasion des Rencontres Nationales 2022.

Objectifs de la journée

  • permettre aux adhérent·es Accueil Paysan et aux partenaires présents de s’interroger sur les enjeux environnementaux et sociaux auxquels est confronté le secteur du tourisme rural et de l’agritourisme
  • permettre aux adhérent·es AP de mesurer comment ces bouleversements les touchent également, malgré les pratiques vertueuses qu’ils/elles déploient dans leur lieu d’accueil
  • susciter la réflexion sur les marges de manoeuvre dont disposent les adhérent·es dans leur lieu pour contribuer positivement à la transformation du tourisme
  • nourrir la réflexion du réseau, aux différents échelons territoriaux, sur le rôle qu’il peut jouer dans la transformation des pratiques touristiques et des politiques publiques en la matière
  • permettre aux partenaires, à travers les témoignages d’adhérent·es dans les tables rondes, de mieux connaître le réseau et certains des enjeux auxquels il est confronté

Contexte général

Le secteur du tourisme est à la fois très vulnérable aux changements environnementaux et une cause des dégradations. En effet, le tourisme représente 11% des émissions de gaz à effet de serre, l’une des causes du réchauffement planétaire, mais aussi de la surexploitation des ressources et de la perte de biodiversité, en lien par exemple avec la surfréquentation de sites fragiles. 

Le secteur tente de se renouveler en jouant la carte de l’éco-responsabilité, du slow tourisme ou encore du tourisme durable. Le tourisme rural et l’agritourisme, semblent bénéficier de l’attrait du public pour ses tendances du tourisme au plus proche de la nature. 

Par ailleurs, les activités touristiques apparaissent élitistes excluant de fait, les personnes qui disposent d’un pouvoir d’achat restreint. Chaque année, environ quatre Français sur dix sont privés de vacances (selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc)). Force est de constater que le droit au vacances est loin d’être effectif.

Des acteurs touristiques, de l’action sociale, des auteurs ou encore des chercheurs invitent à aller plus loin, jusqu’à repenser les vacances dans une dimension « anti-touristique ».

Table ronde 1

11h-12h30

Bouleversements environnementaux et sociaux :  quelles conséquences pour le tourisme rural et l’agritourisme ?

Intervenants

Intervenant·es externes

  • Mélanie Tisné-Versaille – Conseillère Régionale Occitanie, déléguée à l’Agritourisme et à la Solidarité alimentaire
  • Jean Pinard – Directeur du Comité Régional du Tourisme et des Loisirs (CRTL) de la Région Occitanie 
  • Aude Vidal – Anthropologue de formation, autrice d’un livre à paraître sur les questions que pose le tourisme
  • Prosper WANNER,doctorant et salarié de la plateforme “les oiseaux de passage”

Témoins Accueil Paysan

  • Marie Gimenez, Co-Présidente Accueil Paysan Occitanie et adhérente dans les Cévennes Gardoise – volet d’intervention : incendie – gestion de l’eau – mobilité
  • Élisa Tanguy, Présidente Accueil Paysan Pays de la Loire et adhérente en Vendée : volet social et le pouvoir d’achat.
  • Un.e adhérent.e du réseau Accueil Paysan sur le volet : réglementation, urbanisme.

 

Animation : Jacques Prevost, ancien journaliste et rédacteur en chef de “Radio France” et ancien Directeur de la communication de “Nîmes Métropole”.

Contenu

Objectifs de la table ronde 

  • prendre acte de l’ampleur des bouleversements en cours et des fortes contraintes qui pèsent sur les activités et les acteurs du tourisme rural et de l’agritourisme
  • se faire une idée de la vitesse à laquelle ils se présentent
  • se faire une idée de la contribution du tourisme rural et de l’agritourisme à ces bouleversements
  • préciser comment ces bouleversements touchent les adhérent·es AP, malgré leurs pratiques vertueuses

 

Contexte

Les constats suivant sont accablants :

Constats environnementaux

  • Été 2022, plus de 100 communes connaissent une pénurie d’eau potable, au cœur de la saison estivale. Sous l’effet du changement climatique, nous connaissons la crise de l’eau, ressource épuisable bien que renouvelable et indispensable aux activités agricoles comme aux activités d’accueil à la ferme. Les conflits d’usage se multiplient, en particulier dans les territoires à fort potentiel agricole et touristique, dont la population est multipliée par deux, trois, voire dix, en été.
  • L’enneigement en montagne est de plus en plus faible d’année en année
  • L’augmentation constante du nombre de jours supérieurs à +25°C a des conséquences sur les activités touristiques : choix des destinations, des activités, des attentes en termes de confort thermique (climatisation, accès à un point d’eau…).
  • Les modifications des conditions climatiques et la multiplication des catastrophes naturelles – incendies, inondations, tempêtes, vents violents, mais aussi gonflements des argiles dans les sols pouvant dégrader les voies de communication – entraînent des problèmes d’accès, la diminution de la valeur patrimoniale de certains territoires et menacent la sécurité des touristes et travailleurs du tourisme. 

 

Constats sociaux 

L’augmentation du coût de la vie et la baisse du pouvoir d’achat pèsent sur le budget de la population. La notion de vacances, déjà dépendante de l’état du marché du travail et, notamment du travail salarié, devient de plus en plus élitiste à mesure que la précarité augmente. 

Si certaines entreprises ont donné des acquis sociaux à leurs salariés comme les “Chèques ANCV” et l’État, par le biais de la Caisse Nationale d’Allocation Familiale (CNAF) propose des “Bons CAF Vacances” pour les familles en difficulté, le droit aux vacances et au repas est loins d’être effectif lorsque que 40% de la population française ne part pas en vacances.

De l’autre côté, les professionnels du tourisme voient eux aussi les coûts augmenter et les marges se réduire, en raison, notamment, de la hausse du prix de l’énergie ou de l’augmentation des commissions des moyens de paiement (ex :  “Chèques ANCV”). Dans ces conditions, avoir la volonté d’être accessible à tous devient de plus en plus un défi pour ces professionnels où l’humanité et l’hospitalité sont au cœur de leurs pratiques.  

 

Constats politiques publiques

La volonté affichée par les pouvoirs publics aux différents échelons territoriaux de réduire l’impact du secteur du tourisme se heurte à des tendances plus anciennes en matière de politiques touristiques : la normalisation et la montée en gamme. Par exemple, les classements des hébergements d’Atout France valorise la consommation d’espace et des équipements énergivores.

Par ailleurs, différentes politiques publiques peuvent entrer en contradiction : le développement d’activités touristiques durables et accessibles peuvent par exemple se heurter aux politiques locales en matière d’urbanisme, de gestion des eaux usées, du recyclage des eaux de piscines…

Certains porteurs de projet tentent de s’adapter à la transition de l’activité touristique de demain, mais se heurtent à des contraintes réglementaires qui les contraignent parfois à renoncer à des choix pourtant plus écologiques. Certaines règles, notamment à un échelon territorial, paraissent inadaptées aux défis de demain. 

 

Questionnements : 

  • Quels bouleversements ? De quelle ampleur parle-t-on ? A quelle vitesse se manifestent-ils
  • Comment ces bouleversements affectent-ils les activités et les acteurs du tourisme rural et de l’agritourisme ? 
  • Inversement, comment ces activités influent-elles sur les bouleversements en cours ?
  • Quels freins à l’adaptation et aux transformations du secteur ? De quelles manières faire remonter, ensemble, nos incompréhensions et nos propositions d’alternatives, face à des lois futures, potentiellement inappropriées selon les territoires ?

Table ronde 2

14h-17h

Avenir du tourisme rural et de l’agritourisme : quelles transformations soutenir ?

Intervenants

Intervenant·es externes

  • Mélanie Tisné-Versaille – Conseillère Régionale Occitanie, déléguée à l’Agritourisme et à la Solidarité alimentaire
  • Jean Pinard – Directeur du Comité Régional du Tourisme et des Loisirs (CRTL) de la Région Occitanie 
  • Prosper WANNER – Doctorant et salarié de la plateforme “les oiseaux de passage”
  • Cécile Paturel – Responsable développement et communication de WWOOF France
  • Caroline MULLER – Ingénieur chargée de mission Eau au Département de l’Hérault

 

Témoins Accueil Paysan

  • Yvon Le Caro, adhérent de Bretagne, sur le volet : accueil de WWOOFer (volet 1). 
  • Véronique Gault-Girma – Co-Présidente Accueil Paysan Occitanie et paysanne installée sur un site autonome (volet 2).

Animation : Jacques Prevost, ancien journaliste et rédacteur en chef de “Radio France” et ancien Directeur de la communication de “Nîmes Métropole”.

Contenu

Objectifs de la table ronde 

  • Tenant compte des constats de la 1ère table ronde, explorer les transformations possibles du tourisme 
  • Illustrer certaines des marges de manoeuvre dont disposent les adhérent·es pour faire face aux bouleversements et contribuer positivement à la transformation du tourisme
  • discuter de la transformation des politiques publiques souhaitables pour susciter, adapter et accompagner les changements nécessaires

 

 

Contexte 

A partir des constats de la première table ronde, les intervenants et le public seront amenés à s’interroger sur les transformations souhaitables du tourisme rural et de l’agritourisme du point de vue : 

  • des professionnels ;
  • des réseaux de professionnels ;
  • des acteurs de politiques publiques liées au sujet.

De quelles marges de manœuvre ces différents acteurs disposent-ils pour faire évoluer le tourisme et, en particulier, le tourisme rural et l’agritourisme ? Comment composer avec les changements inéluctables vus lors de la première table ronde ? Dans quelles conditions le tourisme rural et l’agritourisme peuvent-ils apporter une contribution positive à la lutte contre les dérèglements climatiques et à la lutte pour une justice sociale incluant le droit au repos et aux vacances ?

  

14h00 – Premier volet : Transformer le rapport au temps durant les vacances et la mobilité liée au tourisme rural et l’agritourisme

Points de départ :

  • Aujourd’hui, avec les offres de dernière minute, il est parfois possible de se déplacer en avion vers une capitale européenne plutôt que de se déplacer dans sa région, particulièrement en milieu rural, pour passer un week-end. 
  • À ce jour, l’accès au lieu de vacances se fait en très grande majorité en voiture. Or paradoxalement, on cherche à décarboner les mobilités et à réduire les énergies fossiles.
  • Les temps dédiés aux vacances sont très standardisés : séjour à la semaine du samedi au samedi, calendrier de vacances scolaires.
  • Le droit au repos se manifeste souvent pendant les vacances par une consommation d’activités, de produits, de services coûteux en termes monétaire et écologique. De nouveaux acteurs marchandisent des activités que d’autres acteurs, comme Accueil Paysan considèrent comme libres et faisant partie de leur philosophie d’accueil : partage de savoir-faire, temps dédié à l’échange et à la découverte de la ferme et d’un territoire, etc..

 

Questionnements : 

  • Comment relier les gares rurales et les lieux de vacances ? Comment se déplacer lors du séjour ? De quelles manières favoriser le développement de la mobilité douce pour une montée en puissance d’un tourisme durable et responsable ?
  • Comment concilier les besoins des professionnels qui vivent de l’activité touristique avec des objectifs de justice sociale et de réduction de l’impact environnemental des activités ? Tenant compte de ces objectifs, quelle place consacrer pour les richesses immatérielles – les rencontres, le temps passé au contact de la nature, la découverte des richesses patrimoniales – dans les évolutions du tourisme ?
  • A quelles conditions l’imaginaire autour des vacances peut-il évoluer ? Quelles transformations privilégier (durée, destination…) ?
  • Comment généraliser les transformations souhaitables, au-delà des acteurs engagés ?

  

15h30 – Deuxième volet – Faire face à l’épuisement de la ressource en eau 

Comment composer avec l’accroissement du stress hydrique ?

Comment maîtriser les usages de l’eau et partager les consommations entre agriculture et tourisme ?

Les interventions doivent permettre : 

  • de s’inspirer des pratiques de professionnels
  • de s’interroger sur les espaces de décision pour la régulation des consommations d’eau.

 

Conclusion – Ouverture

Synthèse des échanges du jour

Ouverture :

  • Comment faire dialoguer les acteurs, faire dialoguer les différentes politiques publiques, pour rendre possible les évolutions discutées ?
  • Transformer les récits autour du tourisme

Inscription

Inscrivez-vous avant le 1er novembre pour participer à cette journée de réflexion et de débat, vendredi 18 novembre 2022 à Mèze (34).

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